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Ma famille, tu sais... comme la plupart des gens, ils vivent dans un monde flou, imprécis, sans distinction tranchée entre le Bien et le Mal, et pallient à cet inconfort par une volonté d'appartenance au groupe, un désir d' identité communautaire censée les protéger, en cas d'erreur, contre une condamnation personnelle. Comment pourraient-ils aimer quelqu'un qui est différent d'eux sur ce point, qui n'a pas leur faiblesse, qui se passe sans effort du soutien qui leur est essentiel ?...

...Je crois en Dieu, le seul rempart contre la médiocrité, la médiocrité des sentiments, la médiocrité des appartenances...

...Si la famille est un bien indiscutable, comme vous semblez tous le croire, alors qu'en est-il de la communauté universelle ? Dans le meilleur des cas, la famille n'est qu'une étape, un tremplin vers la fraternité -sa négation !...
...Les familles les meilleures sont celles dans lesquelles les membres ne se retrouvent que pour se perdre à chaque instant, comme une interruption répétée de polarité sur un quartz, situation qui déclenche l'indulgence, la tolérance, et non pas la tyrannie sadique qu'on voit régner dans les autres...

...(Je t'aime mais je ne t'appartiens pas. J'appartiens à Dieu. Mon amour pour toi m'est inspiré par Lui. Si tu es comme moi, je vais enfin pouvoir m' amuser. C'est vrai, je ne suis pas sérieux, je ne l'ai jamais été. Mais est-ce que la création divine te paraît quelque chose de sérieux ?)...

...Au fond, comme le dit J.J.Rousseau, peut-être bien que l'amour n'existe pas dans la nature. Pour moi cette latence, cette absence de tension qui permet le jeu, ce non-amour, est l'Amour, et l'ataraxie des Grecs qui n'est pas un vide, une négation, mais se ressent comme un bien palpable, une volupté, est la joie qui englobe tous les plaisirs contingents. En fait ce qui jouit est l'âme, ce n'est pas moi car je ne suis rien, JE EST RIEN !

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C'est dans la cohésion de l'oeuvre, l'intangibilité de chaque élément par rapport aux autres, fut-ce une simple virgule, que s'exprime la personne de l'auteur. La plus petite altération portée à cet ensemble par un intervenant autre équivaut à une atteinte personnelle, une blessure faite non à sa vanité ou à son orgueil, mais à son être même, à sa peau !

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Il neige des pétales de fleurs de cerisier.

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La vue d'arbres, de prairies, de montagnes bleues à l'horizon, voilà la vraie consolation, le seul remède à l'iniquité des hommes.

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La sexualité ne se réduit pas au coït. Tout est sexuel mais n'a pas besoin d'aboutir à l'acte.

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Ce printemps, mon peuplier pousse dépeigné.

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Redite :

Ce n'est pas nous qui changeons le monde, c'est Dieu.
Quand un homme contribue au progrès moral, réussit à améliorer quelques idées, ce n'est pas selon sa volonté personnelle mais en se soumettant à la Vérité, en devenant son vecteur. D'autres changements, simples déplacements du Mal, surviennent parce qu'un imbécile (dictateur, homme politique, financier puissant) l'a décidé. Mais cela n'a pas une réelle importance.
Oui, ce n'est pas facile : faire confiance à Dieu !

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Comment faire admettre à tous ceux dont l'unique réconfort est d'appartenir au plus grand nombre que l'opinion d'un seul a forcément plus de valeur que le diktat de la multitude ?

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Outrage 28. Enlever la chemise blanche, linge de corps blanc, de prêtre, d'ascète, dans la cellule aux murs chaulés, devant le meuble de toilette, la cuvette de faïence. Il y a un petit miroir usé pendu à un clou. Murs blancs, petite fenêtre au fond laissant passer la triomphale clarté matinale. Eau froide, ablutions. La chair légèrement bouffie, pâle, comme celle d'un malade, fragile, émouvante, de lys, de rose blanche, n'a pas servi à accomplir un destin.

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Le défi que devrait relever un écrivain du XXIe siècle consiste à exprimer des sentiments nouveaux, mystérieux, dans un langage plus proche du cri, de l'onomatopée que de la littérature élaborée. Une gageure.

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Je n'ai jamais, absolument jamais, espéré, cru en, un secours extérieur.

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L'homme n'a pas d'autre prédateur que lui-même. Ce qui remplace avantageusement tous les serpents, coyotes, chacals, hyènes, requins, et autres méchantes espèces qui menacent leurs pacifiques ou trop faibles victimes.

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Si les poètes ont tant de mal, ou ne parviennent pas, à écrire des romans ( regardez les efforts stériles de Baudelaire... ), c'est parce qu'il n'entre pas dans l'esprit poétique la notion de système au sens habituel. Vraiment la liberté créatrice se sent davantage à l'aise dans ce qu'on nomme aujourd'hui un chaos, où les variations se définissent tout en restant imprévisibles, que dans la plate et mensongère organisation de la raison cartésienne.
D'ailleurs le terme inadéquat en l'occurrence de «chaos» en dit long sur la pusillanimité générale de l'esprit humain. Est-ce si difficile d'imaginer un étagement de logiques différentes, pourquoi pas contradictoires même, mais concomitantes, pour rendre compte de la réalité multiple, réfringente, amoncelée, insaisissable, infinie ?

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L'absence de candeur ne doit pas faire penser qu'il n'y a pas de pureté. On peut perdre l'une tout en gardant l'autre.

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Il s'agissait d'un type proche de la soixantaine, de taille moyenne, avec un début d'embonpoint, et une barbe de quatre jours, en quête de sa candeur perdue. Convaincu, à force de recherches sur soi, d'être âgé de plusieurs siècles.
Le fardeau paraissait quelquefois léger, mais souvent trop lourd. Avec le poids des ans, celui de péchés imaginaires... Usé, fatigué...
«J'aime bien ce gamin», dit Dieu.

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La mauvaise conscience n'est pas forcément le signe de la culpabilité.

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Mother Cactus


Mother Cactus a vu le jour, cette nuit. Elle pique, elle gratte, mais surtout, elle a toujours raison !
Elle porte la barbe, une belle barbe noire mi-longue, carrée, qui lui donne l'air d'un ogre en jupons, d'un Landru féminin, terrorise les petits enfants et excite sexuellement les plus grands. Ils se demandent à quoi ressemble ce qu'elle dissimule sous les plis lourds, les plis sombres aux lourds effluves de son vêtement. Est-elle pourvue d'un pénis, rouge et luisant, effilé comme celui d'un chien, ou d'une vulve aux lèvres scalpées, orphelines ? Personne ne le sait, tout le monde l'ignore. L'idée les tourmente, puis les quitte. C'est trop difficile.
Elle tient son autorité du Père, père fouettard, père éternel. Elle n'est rien, Il est tout. Lui muet, passif, c'est elle qui s'énerve, gifle, griffe, punit. Pas méchante, non, mais con !
Ainsi soit-elle, Mother Cactus !

L'histoire de Mother Cactus commence à l'origine des Temps. C'est ce que croient les petits enfants qui la regardent comme une montagne, une force sans âge. Ils la considèrent comme un résumé du Cosmos organisé, le bras de Dieu, presque Sa conscience. En réalité elle est jeune, même pas trente ans, indigne de la crainte superstitieuse qu'elle leur inspire, crainte qui ne provient que de la sienne propre qu'elle leur insuffle, leur transmet involontairement, en évoquant ses propres terreurs, les spectres qui la poursuivent.
Et de ça, elle est pleine. Elle leur dit qu'une chaussure sur une table fait partir l'argent, qu'un parapluie ouvert dans une pièce attire le malheur, que les êtres chers courent un danger de mort si on passe sous une échelle. Ne cassez pas en sa présence un miroir: elle vous battrait -sept ans de malheur !- puis fondrait en larmes, et vous seriez convaincu d'avoir commis un crime. Peu psychologue, elle ne reviendrait jamais sur l'événement pour vous absoudre.
Mais il y a pire. Elle possède le pouvoir de faire goutter du sang du plafond, jour après jour, lentement, régulièrement, comme si la dizaine de cadavres empilés, chez la voisine du dessus, sur le tapis spongieux, les lattes du parquet imbibées, le plâtre, les solives, lâchait son jus horrible sans discontinuer. Et ça goutte, et ça goutte, les murs en sont teints, et gouttent à leur tour, on patauge, on nage dans le sang. Dans le sang et dans les larmes. Et pour peu qu'une de vos soeurs soit malade, elle entourera la lampe d'un papier brun qui alourdira de ténèbres vos angoisses.
Pauvre Mother Cactus aimée du Malheur ! Il marche juste derrière elle, comme un serviteur attentionné tenant le parasol noir qui lui fait une auréole funèbre. On dirait Les Jeunes de Goya, sauf que la jeune dame est une mère, une mère qui lit un billet de mort, abritée du soleil par le Malheur en personne qui tient un parasol noir.
Poor, poor Mother Cactus !
J'arracherai tes épines, les unes après les autres...

Que dit-elle, aux fins d'édification filiale, Mother Cactus ? «Que votre père ait tort ou non, je lui donnerai toujours raison contre vous. Inutile de chercher à m'attendrir, enfants, engeance rusée, je suis sûre du bien-fondé de ma méthode. Où irait-on si les parents ne faisaient pas front commun contre leur progéniture ? Ce serait la fin de l'obéissance et du respect, la fin des convenances. Je vous sacrifierai sans hésiter pour maintenir la piété que vous lui devez !»
Se doute-t-elle qu'avec le père méchant qui est le leur, elle les envoie ainsi directement à l'asile de fous ? Non, j'en suis sûr. Coincés entre elle, la gentille, et lui, le méchant, comme entre le marteau et l'enclume, ils ont du mal à se construire un équilibre. Mais elle n'en démord pas.
Comment une femme gentille, et même bonne, plutôt jolie sans sa barbe, a-t-elle pu tomber amoureuse d'un homme dépourvu du moindre sentiment, imperméable à toute émotion, qui n'aime rien tant que maintenir sous l'eau la tête de quiconque cherche à remonter, pas méchant au sens commun -qui confond violence et méchanceté-, non, mais cruel, glacial, démoniaque, c'est ce que je ne comprends pas encore tout à fait. Je me suis rendu compte qu'il existait, sans doute existe encore, une catégorie de femme qui croit que la soumission est une qualité féminine, un apanage du sexe, comme si la servilité exaltait la grâce particulière de leur nature.

Au fond peut-être que le préjudice subi par ses enfants vient davantage de sa constance, de son entêtement, que de la folie qu'elle propage. Car Mother Cactus ne varie jamais, ne déroge pas, et c'est sûrement cet exploit, plus que la valeur qu'elle attache elle-même à ses convictions, qui finirait par vous contaminer. Mother Cactus est branchée sur l'absolu, il faut bien reconnaître qu'elle est impressionnante.
Ah oui, poilue, velue, est Mother Cactus. Elle ne se rase pas les jambes. Sous sa barbe, elle porte la moustache. Sous son tablier, elle a un tablier de forgeron. (Peut-être même bien une bite de chien, rouge, effilée, luisante... Moi, je me souviens du fouet argenté, de la mèche luisante, sinueuse, qui s'extraya du ventre de ma mère quand notre médecin de famille se redressa puis s'écarta d'elle parce que je venais d'entrer dans la pièce. Une anguille qui sortait de son pantalon, et qu'il remballa prestement. Ma mère resta couchée, sans réagir, les cuisses écartées, et ce fut lui qui lui demanda, au bout d'un moment, gêné, agacé, de se reprendre, de retrouver la contenance requise par la situation.
Le fait sexuel ne me surprenait pas, ne me choquait pas. Mais la réalité qui unissait ma mère et cet homme, réalité qu'il venait de remettre dans son pantalon, à peine sortie sous mes yeux vivante et visqueuse du ventre de ma mère, demeurait entre eux. Elle était dans l'air, elle remplissait l'atmosphère. Je me sentis envahi par un sentiment intense de jalousie contre lui. Aussi, lorsqu'elle crut, comment faut-il dire : «utile», «adapté», «poli», de me forcer à embrasser (car je ne voulais pas, sacrédié !) ce monsieur, ce fut la chose que je crus embrasser, le machin aux soubresauts de poisson à l'agonie, la bite brillante prête à éjaculer, et avec un profond malaise pervers. Merci maman ! )

Mother Cactus règne sans conteste sur tous ceux qui croient la bêtise bonnasse et l'intelligence cruelle. Et qui donc comprennent tout à l'envers. Expliquent leur souffrance comme l'oeuvre d'une méchanceté déterminée. Ignorent l'enchaînement de causes diverses. Mother Cactus les fait souffrir, donc est méchante, donc est intelligente.
Mother Cactus n'existe pas !

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Glisser sur les lois de Dieu comme un patineur
Connaître la vie sans l'apprendre
C'est tout-à-fait normal
S'affranchir de la tyrannie de l'intellect
Faire la volonté du Très-Haut
Ainsi soit-il !

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On qualifie de grand politique, de véritable Machiavel (si ça signifie «imbécile», d'accord), un homme qui porte inscrit sur le front en lettres capitales : TARTUFFE ! Mais c'est vrai, je ne comprends rien aux hommes ni à la politique.
C'est ce même personnage historique qu'on a vu, nabot compassé, gros cul, tronche à la Droopy, balayer d'un regard faussement serein le lieu encore désert d'une future conférence en laissant percer une vanité infantile colossale. Monarque élu du caprice démocratique, qui doit se pincer au fond de sa poche pour être sûr de ne pas rêver.

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Servir la patrie ? Servir le thé, plutôt.

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Commencer par l'impossible. Répondre à la question : qui suis-je ? Parce que tout le monde renonce. Nos rassis philosophes qui font semblant d'oublier les tourments essentiels. Comment travailleraient-ils s'ils devaient affronter ce qui pose vraiment problème. Ou ce qui dispense d'en avoir jamais. La société humaine, (le travail, les règles, la corruption, la perpétuation), est entre les deux,. Entre l'avant et l'après, le commencement et la fin. Voyez les Indiens qui deviennent saddhus, partent sur les routes, le devoir accompli, pour sauver leur âme. Eux, au moins, ils le savent.

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La mort, cette banalité. Mais si j'en parle, si je la désigne, à l'oeuvre partout, si je vous montre les zombis que nous croisons, morts dans l'âme, ou les tueurs d'âme, parents innombrables des foules de malheureux qui nous encerclent, vous allez conjurer cette réalité en arguant de mon sens du tragique, de mon irrémédiable romantisme, de mon pessimisme, de ma folie d'artiste. Parce que vous êtes mort, ou presque, vous-même.
Il y a des millions d'êtres qui n'ont plus rien d'humain qu'un coeur souffrant, plus d'âme, plus de volonté, plus d'esprit, plus de courage. Ni même d'espoir.

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J'ai adoré prendre l'avion, c'est vrai, le décollage, la poussée des réacteurs... Mais quand je vois de loin cette pointe de métal perforer la chair du ciel, l'azur tranquille, et laisser derrière elle son interminable colombin de fumée blanche, j'ai envie de vomir.

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LE DIEU DONT JE VOUS AI PARLE JUSQU'A PRESENT N'ETAIT PAS DIEU, C'EST MON AME.
LE VRAI EST BIEN PLUS LOINTAIN, PLUS HAUT, INACCESSIBLE.
PLUS BEAU DANS SON ABSENCE.
INDICIBLE.

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Avec Dieu il suffit de demander une fois pour obtenir. En attendre autant des hommes s'appelle être fier.

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J'ai assis mon destin sur une seule chose : je hais le Mal !

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M' a-t-on assez fait peur, comme à tous les enfants ? Farci la tête d'idées toutes plus saugrenues les unes que les autres, hantises, superstitions, craintes démoniaques ? Elevé dans la terreur et l'angoisse, la peur de mal faire ? Culpabilisé, rendu sans confiance ?
Préparé, somme toute, à la vie inutile, la vie morne, la vie sans sens, de tout un chacun ? Transformé en victime du devoir, en envieux, en hypocrite. Tordu, annihilé, mis à mort ?
Prêt à pleurer en regardant le Cercle des Poètes Disparus ?
Mais, Mesdames et Messsieurs, moi, coup de bol ou mérite personnel, je ne me suis pas laissé faire !

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Qu'est-ce que l'amour ? La promesse que tout ce que nous fait espérer de plaisir, de jouissance, de satisfaction, le sexe opposé (ou pas), et qu'il ne nous procure jamais par manque d'intelligence, sera enfin obtenu.

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Aucun être humain ne peut prétendre exister décemment sans la conscience de sa valeur. Cette valeur signifie que personne d'autre que lui-même ne peut lui dicter son destin. Aucun parent, aucune autorité. C'est en soi-même que réside toute la vérité.

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L'amour, au fond, c'est comme une greffe chirurgicale. Quel que soit votre désir de conserver la pièce rapportée, la partie qui vous faisait défaut, si celle-ci est perçue comme un corps étranger, il y aura rejet. Aucun leurre, aucun palliatif n'y change rien. Le greffon doit correspondre hors de toute volonté, de toute décision.

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L'art c'est quelque chose comme : «Bienvenue au club dont je suis le membre unique» !

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C'est en le Moi que le Je peut se reposer. Tout le contraire de Superman (up, up, and away!) .Down, down, and here ! Faite confiance au Moi !

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La pureté et la solitude vont de pair.

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Bien malin qui peut prédire l'avenir, même si, trop souvent, en ces temps difficiles, l'impitoyable lumière de la vérité ne nous laisse pas le moindre doute sur le temps compté qui reste à l'humanité.

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Dans cette société moutonnière oppressive, il n'y a qu'un pas de philosophe à misanthrope, comme d' intelligent à marginal.

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Les quelques 2500 ou 3000 années qui se sont écoulées depuis, mettons, les premières Panathénées, n'ont pas changé grand-chose à la nature, et le printemps adorable que je contemple ce matin est aussi pur, lumineux et exquis, que si je me trouvais encore en ces temps naïfs.
De nos jours, le coeur d'un homme normal lui fait souhaiter de voir disparaître la civilisation.

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Tenir debout tout seul, c'est pas facile, mais on y arrive.

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J'ai fait un rêve avec cette femme. Peut-être aussi avec les autres, d'ailleurs. Disons, en généralisant, que je fais un rêve avec les femmes. Ce qu'elles sont exactement, je n'en sais rien. Avec la dernière, il me semble apercevoir quelque chose sur mon côté gauche, du coin de l'oeil, ( je n'ai pas besoin de tourner la tête, si je le faisais cela sans doute disparaîtrait ), qui ressemble à un tesson de vitre, mais un tesson immense et aigu, planté en terre, scintillant des couleurs de l' arc-en-ciel depuis le rouge extrême jusqu'au jaune moyen, en passant par l'orangé rouge et le jaune orangé... toutes les nuances, brillantes, mouvantes, chatoyantes.
Qu'est-ce que cela peut signifier ? C'est beau mais inquiétant. Une seule chose est sûre, cette vision ne correspond pas logiquement à la personne un peu effacée, douce, timide, qui me l'inspire. Ne correspond pas, et cependant...
Peut-être est-ce l'image du sentiment que j'éprouve, de ma passion ? Cette douceur, cette tendresse, en prise sur moi comme la foudre tombée avec violence ?
Ou bien, plutôt, un portrait synthétique, symbolique, de cette âme limpide et pure, effrayante comme la glace et le feu mélangés, offensive comme l'innocence ?

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