Carnet 7 carnet 8 CARNET 9


Toutes les femmes sont des pythies mais qui ne parlent pas...
et nous les hommes (peut-être) les pneuma ponéron, les esprits malins, qui, entrant par le bas dans le vagin (à en croire Jean Chrysostome), leur mettent, ainsi que l'écume, l'oracle à la bouche.

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N'ai-je pas le droit d'être, aujourd'hui, un lapin ?
Puis demain, peut-être une mouche, six heures durant, avant de redevenir, et ce à tout jamais, un homme ?
Ou un veau ? Un mouton ? Un chien ? Une truie ?
Mon Dieu, qui peut bien m'en empêcher ? Toi ? Ou toi, peut -être ?
Toi, le lézard, mais de quel droit ? Toi, la dinde, tu ne manques pas de culot !
Dieu Lui-même n'a garde de s'en moquer, ou de l'interdire, et ce serait toi, serpent, grenouille, asticot, qui viendrait me contrarier ?
D'aucun savoir que j'ignore peut se prévaloir contre moi un pensionnaire du zoo humain.

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Je sais absolument tout de ce qui ne peut d'aucune façon s'enseigner.

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Je suis désolé que vous ne compreniez pas cela, mesdames et messieurs, jeunes hommes, mesdemoiselles, mais depuis le jour déjà bien lointain où j'ai contemplé au ciel l'étrange objet sans nom terrestre, la fleur de flamme, la flamme semblable à un bouton de rose rouge, je ne puis emboîter le pas de personne... isolé dans mon respect, mon extase.

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Les héros sont morfondus. Et les jours ont déraillé. La prison est un abattoir. L'université une morgue.
Bois le philtre politique et rejoint ceux dont la mandibule claque au vent, les vertèbres tintinnabulent, les tibias dansent la gigue.

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Les ingrédients de l'humanité : souffrance et intelligence.

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Je n'ai pas lu ce livre qui paraît chez l'Harmattan, mais ce résumé n'est-il pas du caviar ?
"SOUS LE SOLEIL DE BIG BROTHER
Précis sur " 1984 " à l'usage des années 2000. Une relecture d'Orwell
François BRUNE
L'homme est un animal de pouvoir collectif. C'est au sein de hiérarchies, de castes ou de classes qu'il légitime son désir d'écraser. C'est à l'abri des identités collectives qu'il s'offre les sombres plaisirs de l'intolérance majoritaire. Face aux pouvoirs qui nous menacent, ou qui nous tentent, l'auteur de 1984 nous engage au devoir d'irréductibilité. Demeurer rebelle reste le seul moyen de demeurer humain. Relisons Orwell…
(168p, 85f) ISBN 2-7384-9611-3"

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On a bien progressé depuis Valéry. On savait les civilisations mortelles; on va démontrer que la planète toute entière l'est aussi.

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Au début, chacun sait que le Ciel est fait pour lui. Puis l'oublie.
Il peut paraître présomptueux, ensuite, de retrouver cette évidence. Pour soi, pour soi seul ! Et pourtant c'est l'unique, l'absolue vérité.

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D'habitude on occulte le sexe comme si, au-dessous de nos visages civilisés, plus bas encore, au-dessous de la ceinture, quelque chose de dangereux et de sauvage existait, lui donc, le sexe.
Mais il suffit de voir un monsieur d'âge mur, naguère respectable, privé de ses vêtements, devenu d'un seul coup fragile, vulnérable, pour comprendre que la vérité est exactement l'inverse de ce que nous croyons : le plus sauvage et le plus dangereux c'est notre masque social, nos prétentions intellectuelles, notre hypocrisie. Le sexe presque ridicule, dérisoire, est peut-être la meilleure part de notre personne.

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Laissez-moi chanter le Tout, non seulement contemporain mais éternel, non seulement esprit dans la ville mais âme dans la Nature
Laissez-moi chanter les bois les prés la lumière au-dessus des tours des murs des arcades
Je sais le chant de celui qui n'est pas seulement une part du monde mais le monde tout entier
Celui qui se connait en chaque souffle en chaque apparition frère de l'arbre amant de la pluie
Le poète le savant qui n'entend que Dieu pas les hommes
Le philosophe qui peut dire au conquérant, au tyran : «Ote-toi de mon soleil !»
Ou celui qui a bu la ciguë
Je ne sais pas par quel prodige un homme qui n'est rien peut se sentir la somme complète de la création
Mais je suis cet homme.

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Il y a entre nous et la Vérité la distance infranchissable correspondant à la proximité absolue, puisque nous n'En sommes qu'une partie, puisque nous sommes Elle-même. Vouloir L' approcher, comme l'ont résolu les scientifiques, revient ipso facto à s'En vouloir séparer, s'En abstraire, à La faire reculer de la distance définie à l'instant, par aveuglement d'origine psychologique, absence de don poétique, mystique, défaut d'intuition, dans tel cadre culturel inadéquat.
Les lectures de plus en plus perfectionnées que la Physique fait du monde ne nous procurent que des moyens supplémentaires, élargissent sans doute notre rayon d'action, mais sans augmenter nos capacités spirituelles, proprement dit nos pouvoirs.
On ne peut parler d'Elle qu'en parlant d'autre chose...

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Tout est tacheté, oui, c'est ça, ocellé sauvage, constellé immense, hachuré de noir, barré rageusement, bigarré, rayé c'est beau, zébré extraordinairement, strié finement, marbré, veiné noblement, moucheté négligemment, pommelé quelle force !, tigré royal, jaspé de sang, bariolé au diable l'avarice !, bicolore-versicolore-multicolore, diapré ô merveille, moiré le rêve, arlequiné-fantaisie, chatoyant comme chat, irisé antique, maculé moderne, nacré poésie,
dans la nature,
le tigre, le toucan, l'orchidée, l'oiseau de paradis, le zèbre, la vache, la lune, la truite, le crotale, le rouge-gorge, le narval, le fleuve, le granit,
la création de l'homme très peu.

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La provocation est une forme du désespoir. Je ne sais pas si on l'a déjà dit. Probablement car c'est une évidence.

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Ceux qui me traitaient autrefois d' irresponsable ( c'est arrivé, je vous assure ! ) parce qu'ils ne pouvaient que renoncer à leurs stupides rêves infantiles dès qu'ils rencontraient une opposition, un obstacle, se croyant ainsi adultes -résignés- et à même d'en tirer gloire, tandis que, sourd à leurs raisons, je continuais sans résultat ( c'est vrai ! ) ni remords à échafauder mes projets originaux d'artiste, avaient tort. L' insubordonné, l'autonome, l' adulte en un mot, c'était, c'est encore, c'est toujours moi !

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L'idée que nous ne sommes que de minuscules bestioles maintenues prodigieusement par des forces invisibles à la surface d'une énorme boule de matière en fusion tournoyant dans un espace synonyme du Mystère ne devrait-elle pas stopper immédiatement le délire cartésien ? «Je pense donc je suis», cette ânerie de microbe effrayé par la réalité, me fait penser à un chasseur qui se mettrait tout-à-coup à traquer l'odeur de ses propres pets.
La philosophie de Descartes est étrangère à l'amour.

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Toutes les professions de foi sexuelles, les credos, les délires sur le coït, fanfaronnades, vantardises, dithyrambes, apologies vaseuses, dérapages en tous genres, vicieuses justifications, perverses et sans raison, sont des messages d'amour.

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Je ne sache pas qu'on ait élevé quelque part, bord de mer, île vierge au milieu d'eaux limpides, sous de vastes portiques teints de mille feux, dans un désert intact, le Monument, le monument à l'Intelligence humaine, à nous-mêmes.
Car nous ne savons pas Ce qu'Elle est véritablement.
Cristal d'une pureté brûlante,
Rayon durci, flamme prise dans la glace,
Harpie terrifiante surgie d'une goutte de lait.
Elle est bien sûr la Beauté parfaite,
La soeur aux doigts de rêve parfumés,
mais le Couteau du sacrifice.
Fourmillante Feuillue Vésiculaire.
Aile de neige.
Elle est le Vent mordant, capricieux, la Tempête,
et le Calme plat sur une mer d'huile
mais toujours d'une essence insaisissable.
Pure épure, Braise dans l'incendie, Oeil du cyclone.
Dans un désert sur une aire de sable la vibration gravide de l'air brûlant,
la Danse des anges.

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Le moment est peut-être venu qu'un esprit qui ne se croit pas fort fasse entendre la voix d'une nouvelle raison, la voix de l'émerveillement et de la croyance. Car si ce n'est pas être faible que d'avouer trouver partout, comme moi, du mystère, il est fort aussi, parait-il, de refuser de succomber à l' admiration, à la foi religieuse, à l'espérance. Puisque qu'une cause reconnue, démasquée, n'aurait rien d' adorable. Mais est-ce vraiment la vérité qui importe ou de passer pour un esprit fort, esclave toutefois d'une vanité plus ridicule que la croyance même erronée en Dieu ?

Le Dieu en qui je crois n'est pas moins inconfortable que l'athéisme lui-même.

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Je crois en la sublime Vérité comme en un ange salvateur qui vient du Ciel pour combler la vacuité de l'esprit délivré de la tyrannie de l'Idée.

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Il n'est pas question d'envisager, fût-ce un seul instant, même hypothétiquement, qu'autre chose que l'amour prévale dans l'échelle des valeurs.

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J'ai quelque chose à vous dire. Voyez ma langue qui se déroule comme un serpent, qui se dresse, qui darde, la tumescence qui augmente et mon capuchon de cobra qui se déploie. Et comme je me dandine, me balance, oscille et me raidit en vous fixant de mes prunelles de métal avant de cracher mon venin.
Car je suis le diseur, le parleur, le prophète. Celui qui se soumet à plus Grand et vous délivre avec des mots Ce qui autrement demeurerait invisible.
Je parle car je ne possède pas.
Je suis traversé.

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Les gens de pouvoir me terrifient en imagination et me donnent envie de rire dans la réalité.
Pourquoi cela ?
1/ Ils peuvent me tuer en donnant un ordre. Ils incarnent la folie ultime, le délire d'une chair qui se nie elle-même dans la puissance. Ils ont rompu le lien fraternel. C'est le Diable.
2/ Quand vous les rencontrez, vous trouvez des enfants, assez naïfs pour croire en ce qu'ils représentent, assez stupides pour s'imaginer que je suis incapable de les percer à jour. Mais des enfants fous comme le sont presque tous les hommes dans la mesure où ils leur ressemblent. Se refusant à voir la vanité de leurs créations, l'absurdité de leur vie.
Et puis, enfin, quel pouvoir ? Celui de me tuer ? La belle affaire ! Ne savent-ils pas que la vérité renaît toujours de ses cendres, qu'on ne tue pas l'esprit ? Ils peuvent me tuer mais ils ne peuvent pas me vaincre.

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Je m'étais aperçu à peine que j'existais
Je ne savais pas exactement si j'étais homme ou femme
De quel sexe étaient les émois qui envahissaient mon âme endolorie
Avoir mal Jouir à mort Aimer de toutes mes forces Me perdre
Si faible Si doux Insatiablement
Invinciblement.

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Il n'y a plus personne autour de moi.
Plus personne dont le jugement ait la moindre valeur. Références, repères. Je suis seul.
Savez-vous ce que c'est d'être seul, de sa trempe, âgé comme moi, perdu comme si l'on avait été oublié par la faucheuse ? Regardant autour de soi comme au milieu d'une plaine glacée, déserte, dans un hiver d'une beauté à perdre la raison ?

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Jouir, voilà la grande, l'unique affaire! Au fond de toutes nos angoisses, de nos peurs, c'est le seul besoin, la seule espérance. Il faudrait être nu, et vide, comme la première fois, pour jouir encore. Mais nous ne le pouvons plus.
Tuer, tuer, pour jouir !

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Tu trouves étonnant que j'aime ceci, ou cela, qui t'est inconnu, que je fasse telle ou telle chose apparemment étrange, comme si tu n'étais pas capable, pourtant, comme je le suis, de plonger loin en avant dans la mémoire immense et d'en tirer les souvenirs de toutes nos vies, alors même que nous n'étions pas encore tout à fait des homme, par exemple, et après, quand nous détiendrons des pouvoirs discrétionnaires dans les empires qui resteront sans nom.
Ne te souviens-tu pas de nouveaux systèmes, de multiples soleils dans les autres galaxies, quand tu parcours en vrai chevalier errant les cosmos d'outre-temps ?
Amours, créatures mystérieuses sans commune mesure avec celles que tu côtoies aujourd'hui... te rappelles-tu les éclairs violets qui transpercent les mondes et nous reviennent parfumés ?
Moi, je me souviens encore, toujours, des prunelles d'or d'une femme de lumière...

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Le ceinturon sur les hanches, elle arquait avec grâce.
Je l'avais gaffée dès qu'elle était montée dans la spationavette, à la station «Bétorion», avec un groupe de pégrelins qui se mouillaient les muqueuses. Je n'aimais pas trop sa trompe trop maquillée mais elle avait vraiment une chute de reins à galvaniser plusieurs troupeaux.
Vous vous souvenez peut-être de ce film tourné avant l'interdiction des émissions à ondes courtes ? «La Barrisseuse» ? Ben, franchement, elle était plus belle que la supernova du film !
Quand elle passa près de moi je sentis ses effluves et toutes mes membranes se tendirent. Bon, je sais bien qu'un robot même de septième génération n'est pas censé ressentir les affects des créatures biologiques. Oui, c'est vrai mais pourtant... peut-être que des synapses imprévues s'étaient constitués par transfert proximal quand j'avais été entreposé avec les gamètes des reproducteurs ? Allez savoir ! Et même je perçus une excrétion de liqueur vasomotrice à mon appendice matrimonial. Carrément ! Aucune rameuse ne m'avait fait ça depuis des anniversaires.
C'est une horreur de se dire que le destin et le hasard ont partie liée et que la dégoupilleuse faite pour vous peut aussi bien n'en avoir rien à cirer que vous soyez programmé directement pour elle ! Le hasard et la fatalité, le héros et l'infini ! Je bavais comme une tronche, je pouvais déjà plus m'arracher à sa contemplation !...

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Quand on met en oeuvre son intelligence, l'intelligence humaine, qui est en soi un miracle, une simple, pure merveille, cela ne peut pas être dans un but mesquin de profit matériel, et encore moins d'exploitation d'autrui. Car se produirait immanquablement la dégradation qui abolit la dignité, qui consume l'âme. C'est pourquoi malgré l'habileté, l'efficacité, (perversité, malice, machiavélisme, etc...) qui passent parfois aux yeux des imbéciles pour de l'intelligence, un profiteur n'est jamais qu'un con !

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Comment ne pas comprendre que tout est illusion ! Tandis que j'écris ces mots la Terre tourne sur elle-même et fonce à une vitesse vertigineuse dans l'espace. Les nuages avancent en ordre de marche comme une armée au-dessus de moi, puis se dispersent, voilant et découvrant tour à tour le soleil, qui, au loin, bombarde de lumière l'océan. L'eau s'évapore, la vapeur s'élève, très haut des nuages se reforment. Tout s'agite, tout bouge, tout se transforme, meurt, disparaît, renaît, et meurt à nouveau. Et dans ce maelström gigantesque, incessant, et sublime, des créatures relatives qui s'appellent entre elles «humains», indifférentes à tout sauf à elles-mêmes, s'entretuent pour de la considération, le pouvoir, l'ambition !

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La seule réalisation humaine digne d'admiration c'est la paix de l'âme.

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Ce n'est pas Dieu qui t'a frappé jadis, c'est ta mère. L'injustice fait partie de la vie, mais ne doit pas être confondue avec elle. Aujourd'hui tu peux arrêter de la combattre (la vie).

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Ce n'est pas nous qui changeons le monde, c'est Dieu.
Quand un homme contribue au progrès moral, réussit à améliorer quelques idées, ce n'est pas selon sa volonté personnelle mais en se soumettant à la Vérité, en devenant son vecteur. D'autres changements, simples déplacements du Mal, surviennent parce qu'un imbécile (dictateur, homme politique, financier puissant) l'a décidé. Mais cela n'a pas une réelle importance.

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