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Je sais une chose immense et insaisissable, et je tente de la dire...

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Le coeur est un chasseur solitaire. Traduction : comment aimer dans ce monde d’imbéciles ?

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-Des fonds grouillants des océans jusqu’aux plus hautes cimes de l’Himalaya, etc... la Vie protéiforme, incontrôlable, dont nous ne sommes probablement qu’un moment dans un devenir inimaginable, un étage dans une grandeur infinie.

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Quoique la dimension tragique soit ce qui, en art, ajoute l’exaltant élément de grandeur, je considère, puisqu’elle ne trouve son origine que dans la souffrance enfantine, qu’elle n’est pas indispensable. Il y a davantage de force à se contenter même de la mièvrerie qu’à réclamer l’épice élaborée à partir du sang humain.

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Chez moi il n’y a pas de ces grands ptérodactyles de suie qui s’envolent à peine entrevus, ces présences inconnues et effrayantes qui en obligent beaucoup à ne pas se contenter du silence.

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L’internet : la bataille pour l’intelligence !
L’enjeu, changement de société, de mentalités, est probablement l’un des plus importants de l’histoire, si l’on est capable de voir le potentiel que recèle ce nouveau media. La parole, donc la vie, rendue à l’individu dans une société qui s’est construite sur le cadavre (mais disparu, virtuel) de Jésus-Christ, c’est-à-dire sur celui de la Nature, est le plus inattendu (mais logique) paradoxe qu’on pouvait (devait) imaginer, et c’est ce qu’il faut défendre ! Cette résurrection au terme d’une entreprise de négation absolue devrait tous nous réjouir si nous étions capables d’en apprécier la parfaite justice et l’immense ironie. Ici, en France, patrie de ce criminel majeur qu’est Descartes, peu de gens peuvent accepter un aussi irrationnel retournement de la donne.
Quand je tente de l’expliciter je ne rencontre que l’apathie. Il m’arrive de douter même de l’existence de mes interlocuteurs. J’ai l’impression de parler de l’air à des organismes anaérobis.
Bah oui, l’internet c’est la réalité de l’intuition qui fait la sainteté : l’interdépendance mutuelle de tous. C’est la possibilité d’expérimenter concrètement la fraternité humaine, après l’avoir affichée comme un idéal (donc impossible, hein Cartèse ?) aux frontons de nos monuments.
Que tous ceux qui ne sont pas morts se lèvent.

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X, ce c...... gigantesque, dogmatique, applaudi par la galerie, et toujours pleurnichard, a confessé : «J’écris contre les mots»! Si, si. J’ai aperçu cela aujourd’hui dans un "grand" magazine.
S’il a vraiment énoncé pareille ânerie (il ne serait pas le seul), c’est un bonheur pour moi de pouvoir le contredire ici avec toute la profondeur, la beauté, et la véracité psychologique qui n’échapperont, je l’espère, à personne :
moi, «j’écris avec les mots»!

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Il y a beaucoup d’ironie à ce que moi, le littéraire, contre qui autrefois furent édictés des programmes scolaires accordant la prééminence aux maths et aux sciences exactes, je me retrouve aujourd’hui sur le front de l’internet à promouvoir un media que refusent nos sceptiques cartésiens de France.
En fait rien n’a changé et l’intelligence me paraît encore du côté de l’enthousiasme et de la confiance, du rêve, du coeur, et non de la crainte, du besoin de certitudes vérifiables, qu’on appelle en France la raison, dont on sait l’inutilité et la perversité, comme, par exemple, dans l’expérimentation animale.
Il commence à devenir urgent de régler son compte à la représentation réductrice que nous nous faisons de la personnalité humaine dans ce pays où la connerie crasse passe pour l’expression du bon sens. «Je pense donc je suis», cette ineptie symptomatique d’une névrose devrait avoir fait son temps. Qui, dans son état normal, a besoin de recourir à cet artifice pour éprouver qu’il existe ?
On m’informe, en effet, d’un débat au sujet de l’internet, au cours duquel, réfléchissant aux pouvoirs de l’ordinateur, on en est venu à craindre la disparition du corps professoral tout entier remplacé par l’audiovisuel à distance ! Quelqu’un ayant suggéré que c’était faisable, on se mit à raisonner comme si c'eût été inévitable ! Et le scenario-catastrophe fut développé, cartésiennement vôtre et au bûcher la machine !
Je me permets de dire ici que l’on n’est pas obligé de faire ce que l’on ne veut pas, et que l’ordinateur, comme la pelle et la pioche, peut avoir un usage mauvais ou bon selon notre désir. («Le désir chez Descartes», ça c’est un sujet !). On peut, avec pelle et pioche, construire une maison, ou en abattre une autre ! Le saviez-vous, messieurs les docteurs de la Loi ? Je suggère donc qu’on brûle aussi le casse-noix, la pompe à vélo, la gomme à effacer. Puis les chaussures, l’arrosoir, et la galerie de voiture. A ce propos -la voiture- ne faut-il pas, dans ce cas, trouver une solution ? N’a-t-elle pas fait, elle, la preuve de sa nocivité ? Pollution, accidents, on ne peut pas dire qu’elle soit parfaite ! L’ordinateur, en rendant quantité de déplacements inutiles, nous aidera peut-être à la négliger. C’est réjouissant, n’est-ce pas, car personne encore, que je sache, n’est mort en pilotant son ordinateur !

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«Nous ne chantons pas, nous ne dansons pas, jamais nous ne rions, nous sommes les enfants de la terre, les enfants des hommes»...

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Résoudre les fausses contradictions :
Une société qui assigne à tous un rôle selon l'âge, le sexe, etc... laisse entendre qu'il existe un ordre, un règne, au-dessus de l'homme. Rien de plus normal, dans son évolution, qu'on veuille se rendre adulte et s'affranchir de la tutelle générale. Mais si la règle génératrice de l'odieux conformisme est contestable il n'est pas mieux d'instituer en dogme son absence, comme nous le faisons aujourd'hui.
La réalité n'est-elle pas que chaque individu doive trouver le diktat de son destin et s'y conformer, respecté en cela par les autres et respectueux également d'eux-mêmes ?
Il y a bien une règle propre à chacun, identique pour tous dans son essence, mais variable dans son expression.

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J'appelle fraternité le lien produit par notre appartenance mutuelle à la même espèce. Tous n'en ont pas conscience au même degré.
Le méchant est le véritable «aliéné», le fou, mais pour ce qui est du lien politique, social, il me paraît plutôt méritoire de s'en dissocier.
Les malades mentaux sont des gens qui ont cassé un lien intérieur, avec eux-mêmes, plus qu'avec les autres, et encore pas toujours selon la gravité de leur problème.

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Problème : Est-ce que les animaux sont aussi moches que nous ? Je veux dire : passé un certain âge lit-on sur eux, comme sur nous, les signes de la résignation, du dégoût, du découragement, de l'aigreur ?
Perdent-ils cette empreinte du divin, cette majesté, que nous avons un peu trop tendance à confondre avec la jeunesse, mais qui n'est pas autre chose que la confiance des êtres protégés. Ne faisant rien d'autre que d'obéir à la Loi et ne possédant rien, et qui ne peuvent rien perdre... Ni perdre la santé, ni perdre la vie...
Ils n'ont rien, ils sont.

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L'Amour permet d'échanger des émotions comme une arme envoie des projectiles. Notre sentiment, à certains instants, suit sa trajectoire comme une particule de matière et atteint sans que nous le sachions toujours, toujours son but. Emus à distance par ces impacts invisibles le coeur de l'autre, son âme, quelquefois sa chair même, en gardent la trace, l'influence.
Il faut le croire.

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Je détiens aujourd'hui une solution originale au classique problème de la motivation artistique, problème qui m'a toujours paru irréel et sans importance mais que tant d'entre nous continuent à poser : pour qui crée-t-on, soi ou les autres ? L'artiste doit-il penser ou non à son public ?
Contrairement à l'usage qui réclame une réponse unilatérale, je prétends que oui et non, sans trancher. Oui, car je ne crée pas pour moi. Non, car je ne crée pas non plus pour autrui.
Et bien que cela puisse vous paraître présomptueux, Mesdames et Messieurs, il me faut vous avouer que je crée pour l'unique interlocuteur qui vaille, le seul amateur d'art capable de comprendre immédiatement n'importe quel extrême sans l'opposer à un autre, le seul qui détient les clefs, et toutes : Dieu !
Franchement je ne vois pas à Qui d'autre adresser mon rêve, ma folie. Qui élirait un semblable, imparfait comme soi, faillible ?
Même Zola, son ami d'enfance, grand, immense écrivain, ne parvint à comprendre Cézanne.

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Maintenant que tu es établi à jamais au ciel
(Jojo, chat européen tigré argenté parfait standard)
Figure inaltérable comme taillée dans la pierre
Ayant rejoint pour toujours ta véritable dimension
Puissant attentif et serein
Veilleras-tu sur moi avec ta compassion angélique
Et ta sûreté de juge toujours intègre ? Oui tu veilleras
Je le sais comme je sais que je ne peux plus faillir.

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Nous n'avons qu'un père, c'est Dieu !

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Moi aussi j'ai chevauché des ossements
bu de l'essence en feu
et envoyé promener le bonheur à coups de pied dans les parties sensibles
tant qu'à faire
ni dieu ni maître
et pas peu fier.

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Tout comme moi avec elle, L., n'a jamais cessé de m'aimer. Les premiers mots qu'elle m'a dit lorsque nous nous sommes revus, une dizaine d'années après notre séparation, ont été : «A. est mort» et les larmes lui sont montées aux yeux, puis, «je me suis mise aux petits légumes», comme si nos accords et nos discussions venaient à peine d'avoir lieu.
Quelle méchanceté incommensurable peut avoir animé ceux qui nous avaient séparés ?
Et pour preuve supplémentaire que le temps compte bien peu, je songe à cela comme si c'était hier, alors que dix années se sont écoulées encore, retrouvant tout-à-coup la sérénité perdue vingt ans auparavant.

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En va-t-il des idées comme du reste, je veux dire : y a-t-il à leur sujet, comme pour les vêtements, le mobilier, etc., des modes, un snobisme, c'est indéniable. Mais en va-t-il de même pour l'intelligence globalement qui devrait céder la place à la bêtise parce que c'est «tendance», je crois parfois que oui.
......"...à quoi sert d'avoir accès à la bibliothèque du Congrès Américain, si on ne sait pas où se situent les Etats-Unis ni ce que représente cette bibliothèque*." Combien y a-t-il eu de Dominique Wolton à l'époque de Gutenberg ? (A quoi sert d'imprimer des livres si les gens ne savent pas lire ?) Cela me rappelle un article du Figaro dans lequel un éminent esprit se demandait à quoi servait de faire passer à tous le baccalauréat puisque le nombre de places de cadres était forcément limité. Au mieux, pour éviter de trop s'interroger sur les origines complexes et nauséabondes d'une telle opinion, qualifions objectivement son auteur de "réactionnaire". .........................
Je voudrais conclure avec ces vers de Baudelaire, sublimes, qui n'ont aucun rapport mais je les trouve tellement beaux, particulièrement cet "enrhumée" divin (ils en avaient un vague (rapport) dans mon brouillon, la colère m'ayant rendu fou): « Que tu dormes encor dans les draps du matin, / Lourde, obscure, enrhumée, ou que tu te pavanes / Dans les voiles du soir passementés d'or fin, / Je t'aime, ô capitale infâme ! Courtisanes / Et bandits, tels souvent vous offrez des plaisirs / Que ne comprennent pas les vulgaires profanes.
.............................
*D. Wolton. (Oser avancer cela en France, le pays le plus en retard d'Europe, pour ne pas dire du monde, eu égard au niveau de richesse, est proprement hallucinant ! «Internet et après», c'est le titre du livre, alors que nous n'avons pas même acquis l'usage ni développé réellement l'outil !)

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«ce n'est pas parce qu'un jour tous les Européens seront interconnectés que la conscience politique européenne va évoluer*»
Ce n'est pas parce qu'il pleut que je ne prends pas mon parapluie.
Ce n'est pas parce qu'il ne pleut pas que je prends mon parapluie.
Ce n'est pas parce qu'il ne pleut pas que je ne prends pas mon parapluie.
Ce n'est pas parce qu'il pleut que je prends mon parapluie.
Je pense donc je suis.
*le même (voir plus haut)

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Quand bien même l'internet ne serait que quelque chose comme la coutume anglaise qui autorise chaque citoyen muni d'un cageot à s'exprimer en public le dimanche matin, à Hyde Park, il faudrait l'encourager.
C'est tout le problème de notre société. En France tentez de le faire et vous atterrirez illico dans un cul-de-basse fosse, ou au service psychiatrique de l'hôpital le plus proche. A Londres cette liberté bien petite est peut-être ce qui permet aux Britanniques de s'intéresser davantage que nous aux nouveaux moyens de communication. Ils ont reconnu qu'il existe dans l'être humain le besoin, la nécessité de s'exprimer.
Que dire des Américains qui sont capables, au restaurant, de se lever tout-à-coup pour annoncer leur fiançailles à l'assistance ou un événement personnel qui les touche au point qu'ils veulent que tous le partagent ?
Imaginons cela en France. Regardons-nous plaindre ce pauvre imbécile, une épave sans doute, un attardé. Un demeuré, un malade mental, un fou. Comme nous savons bien, avec la commisération polie qu'il faut, faire semblant d'écouter. Dans notre attitude il y a tout Molière, non pas le grand mais le petit Molière, si mesquin, si français, que Rousseau critiqua...

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