carnet 22




De même qu'il y a de nos jours une nourriture industrielle de masse considérée comme " normale ", il y a aussi un art " contemporain ", qui n'a plus grand chose à voir avec l'accomplissement personnel que représentait généralement celui des siècles passés…
Ou : l'art contemporain est à l'art véritable ce que la nourriture industrielle de masse est à la gastronomie.



Des vies qui, à la fin, ressemblent moins au fantastique palais du facteur Cheval -comme pourtant elles le devraient-, qu'à un banal champ de ruines du facteur hasard…



Dérangée par mon irruption sur le canapé, elle tourne tranquillement vers moi sa tête ébouriffée de vieux philosophe et me toise, un œil ouvert l'autre fermé, ma chatte socratique et aristocratique, Lili*.

*(Qui est bien, comme je m'en suis avisé tout-à-coup récemment, le diminutif de Lionelle -il était tout plein, jusque-là, pour moi, inconsciemment, de cet amour-.)



Je ne prêterai jamais plus, fût-ce en rêve comme cette nuit, mes cisailles neuves au postier de Ligogne de moyen âge, je veux dire d'âge moyen (ceux qui trouvent que les écrivains pinaillent, noteront au passage l'importance de la place de l'adjectif), surtout qu'avec deux bonnes rallonges de tube rond elles coupaient d'un seul coup du fil de 4mm; il ne me les a, à ce jour, jamais rendues.
Encore en matière d'écrivains, vous observerez aussi que, si certains écrivent " Harry Potter " pour les enfants -l'eussent-ils fait pour les adultes que c'eût été débile- et deviennent multimillionnaires, d'autres écrivent " Paris Hotter " exclusivement pour les adultes et à des fins uniquement commerciales et ne gagnent rien.
C'est un métier difficile -un difficile métier- qui exige des qualités morales que tout le monde ne peut se vanter d'avoir : constance, abnégation, et une bonne dose de cette extravagance que la plupart des gens considèrent en général comme de la folie, pour étayer l'indispensable vocation.



Le seul équivalent, mais heureux, de la recherche artistique toujours douloureuse, infructueuse, stérile, est un long baiser passionné, profond, invincible, avec l'être aimé.
Car chercher, en art, est comme embrasser son amour, quoique en vain, sans plaisir (un amour amorphe, qui ne réagit pas).
Cela crée de fatales addictions que beaucoup, stupides spectateurs, croient devoir encourager et admirer.
En réalité, comme on l'attribue à Picasso, sans doute parce que cela peut paraître impossible, trop génial, la recherche en art n'existe pas, en tous cas, la recherche esthétique, formelle, technique même; les oeuvres produites ainsi ne valent rien.
Cela se déroule autrement, ailleurs, sur soi-même, c'est spirituel, mystique, et, strictement, "on ne cherche pas, on trouve" !



Je suis absolument convaincu que la bêtise n'existe pas : elle n'est qu'une des innombrables variantes de l'intelligence, un degré, une étape, une modulation, un de ses malheureux avatars, comme le génie.
Evidemment il y a cette horrible chose : l'imbécillité, qui reflète le hiatus, le désaccord humain avec la nature, la vérité, et que produit, à la grande satisfaction du diable, l'intellect. Mais c'est une autre chose.
En matière d'intelligence, il y a des gens qui ne pensent pas -pas du tout-, et des gens qui pensent mal, de travers, pour toutes sortes de raisons tenant à leur naissance, leur éducation, leur histoire, leurs problèmes.
Quand on est vraiment intelligent et normal, c'est-à-dire doté d'un minimum de compassion, on se garde bien de juger les autres à l'aune de l'intelligence. On ne sait que trop qu'il s'agit d'une denrée étrange, dangereuse, fluctuante, insaisissable.
Ce que l'on appelle les qualités humaines, droiture, loyauté, authenticité, constance morale..., voilà ce qui compte.
Mais, bien sûr, les exercer sans intelligence ne donne pas les résultats qu'il faudrait.



Mes chats, mes petits vivants…



Dimanche 10 juin 2012

Quels que soient nos dérèglements nous n'en continuons pas moins à fonctionner comme nous avons été créés pour le faire et non comme nous nous imaginons volontiers le pouvoir. Même la folie n'est pas celle à laquelle nous nous résignerions, celle dans laquelle nous accepterions de sombrer. Aucun effort n'est suffisant, aucune volonté n'aboutit. Force est de nous rendre à l'évidence : nous Lui appartenons !



Lundi 11 juin 2012

J’ai été jadis de ceux qui, au nom de la raison cartésienne, créditent de nobles sentiments des êtres humains qui en sont bien souvent dépourvus, et, en même temps, se refusent, malgré les attitudes, les comportements indiscutablement similaires, mais cette fois authentiques, des animaux, à en faire autant avec ces derniers. Triste erreur.
Voilà pourquoi aujourd’hui je n’aime pas beaucoup le jeu Descartes !



Le diable est celui qui nous empêche de voir Dieu derrière lui.



Mercredi 13 juin 2012

Petit précis de société pour mon propre usage.

La grande majorité se croit " obligée de… " et fait semblant. Ils n'agissent pas selon ce qu'ils perçoivent en eux-mêmes mais d'après ce qu'on leur a enseigné et qu'ils ont plus ou moins bien compris, ainsi que de leur degré d'expérience en la matière.
Lorsque quelque chose de nouveau dans la société se produit, ils s'appliquent donc à exécuter ce qu'ils supposent être censés faire selon autrui et dont l'appréciation varie évidemment pour chacun. C'est pourquoi il y a un toujours un moment plus ou moins long de flottement, le temps qu'un consensus acceptable se fasse, flottement durant lequel on entend et voit tout et son contraire, de quoi inquiéter quiconque est différent, est " normal ". Pour celui-là il n'y a rien d'autre à faire que de se cacher ou rouler son tonneau en tous sens comme tout le monde.
Il s'agit bien de folie collective quoique, individuellement, personne ne soit réellement fou. Mais est-ce une consolation lorsque le destin collectif consiste à courir ensemble au précipice ?
On peut supposer sans grand risque d'erreur que c'est l'application de ce principe d'inauthenticité générale qui conduit l'humanité à sa perte.
Le conformisme et la peur de l'autre sont donc, d'un point de vue historique, les plus grands défauts.

à suivre...



Jeudi 14 juin 2012

Je me suis déjà brûlé les doigts en sortant une pizza du four quand j'étais méditerranéen, j'en suis sûr, j'en garde le souvenir, mais c'était dans une vie antérieure. Après, j'ai dû faire des conneries qui m'ont amené à renaître ici, en région parisienne, où je me morfonds comme la Belle Au Bois Dormant, dans ce climat à l'état de brouillon perpétuel, jamais achevé, capricieux, déloyal, trop froid et trop humide, dégénéré.
C'est le climat rêvé pour une capitale, une mégalopole pérennisant la mémoire de Caïn, frère envieux, assassin, serviteur du Remords.
Puisque vous avez oublié le ciel, citadins, il est normal que celui-ci vous soit inclément. Continuez à vous en protéger avec vos murs, vos toits, vos verrières, vos vérandas, vos auvents, vos souterrains même !
Ceux dont la maison est le monde, peuples nomades amoureux de l'espace, vous emmerdent et ils ont raison !



Vendredi 15 juin 2012

Entre la passivité résignée de la brute stupide et la malignité perverse du soi-disant scientifique pratiquant la recherche expérimentale spéculative (qui n'est le plus souvent que pur sadisme), il aurait dû y avoir la voie moyenne d'une moralité créatrice inspirée (oui, je crois au miracle de l'inspiration qui permet au Divin de régner un peu ici-bas grâce à nous...)...
Je me place à l'échelle de l'humanité, évidemment, encore que les types humains évoqués existent bel et bien.
" Mais à quelle fin ? " me diront ceux qui suivent.
Dans la perspective du bonheur sur Terre et du non-anéantissement définitif.
Quant au ton joyeux que j'emploie (je le découvre en me relisant), c'est parce que, malgré mon désespoir et toutes les angoisses que me cause la vision de cet avenir épouvantable, je ne risque en rien d'être affecté personnellement.



Lundi 18 / Dimanche 17 / Samedi 16 juin 2012

Etre violé à cinq ans et demi par un oncle, grandir entre un père méchant et une mère bonne (constamment dépressive) s'entendant néanmoins comme larrons en foire pour dénier toute personnalité originale à leurs enfants, errer à jamais dans l'obscurité d'un mensonge de famille dissimulant une horrible tragédie, m'apparaît tout-à-coup comme des péripéties sans grande importance, celles que connaît tout un chacun dans sa propre vie, à quelque chose près.
Le grand tableau de mœurs dramatique que je n'ai pas cessé pendant plus de vingt-cinq ans d'examiner à la loupe perd ses couleurs et s'affadit d'un seul coup, ses dimensions rétrécissent, il est devenu banal et sans intérêt.
.......
Maintenant que la scrutation est terminée, je réalise aussi que ces expériences et surtout leur aveu, explicite ou pas, ont établi, et continueront naturellement à établir -sans doute à présent différemment- un tri parmi mes relations.
Voilà surtout ce que j'avais besoin de comprendre enfin ! Ce rayonnement de l'expérience, cette ombre portée, derrière ou devant moi, mon aura, devrait expliquer les attitudes énigmatiques de certains, les comportements, les sentiments à mon égard qui m'étonnaient, que je ne comprenais pas.
A présent, en fait, je sais qui je suis.



Certaines douleurs de l'amour débordent largement le cadre humain et ressortissent à la métaphysique, à notre grand étonnement.
Les reproches que l'on avait envie d'adresser à celle ou celui qu'on jugeait responsable s'évanouissent d'eux-mêmes. Il y a une immense région céleste, une plage infinie, où l'on se retrouve seul, encore meurtri mais beaucoup moins, comme un écho d'un malheur dont on ne se souvient plus.
On comprend alors que les tourments amoureux dissimulaient autre chose de plus grand, à la fois fatal et normal, inévitable et nécessaire, comme la destinée, l'existence.



Il n'est pas exagéré de dire que je bêtifie avec les chats puisque, la plupart du temps, je leur parle comme on le fait normalement avec un autre être doué de raison et capable de répondre, j'ai nommé, espérons-le, un " humain "… Mais, craignant de sombrer prochainement dans un gâtisme que plus rien ne permettrait de dissimuler, j'essaie depuis quelque temps de freiner sur cette pente…
Voilà pourquoi, il y a un instant, me reprenant brusquement et m'interrompant au milieu de la déclaration amoureuse que j'étais en train d'adresser à Zaza tout en lui ouvrant le sachet de nourriture qu'elle m'avait réclamé, je me dis à moi-même : " Stop, voyons, elle ne te comprends pas ! "
Et bien, croyez-le ou non, elle a tourné la tête vers moi, m'a regardé droit dans les yeux comme si elle avait parfaitement entendu et compris ma pensée, et m'a lancé, comme si je venais de la blesser en la trahissant, un regard de reproche si profondément malheureux que j'en ai eu le cœur serré.
Bien sûr il y a un doute, mais, dans ces conditions, il ne m'est pas possible de redevenir le personnage " raisonnable " et insensible que j'étais, l'espèce de fou furieux disciple de Descartes, un imbécile et une âme perdue.



Mardi 19 juin 2012

La littérature est une pose, une attitude de l'esprit par rapport à ce dont il procède et qui l'inspire, le motive, comme pour une plante la lumière vers laquelle elle tend depuis ses racines.
Elle nous permet d'en désirer un peu plus et surtout de reconnaître ce dont il s'agit, comme, lorsque l'on rencontre une église, l'orientation retrouve tout ses sens.



Dimanche 24 juin 2012

Si Dieu, que nous invoquons en vain dans nos prières, que nous réclamons sans cesse en gémissant, dont nous déplorons à chaque instant l'absence, mettait seulement un cil (et encore : immatériel !), un cheveu, un ongle sur Terre, tout, à commencer par nos propres existences, serait instantanément consumé !
C'est en quelque sorte parce qu'Il nous néglige que nous subsistons.



Prolégomènes

Croyez-le ou pas, on peut éprouver la tentation, et même y céder, d'aimer ce qui nous a fait mal, parce que la lutte pour surmonter le traumatisme est trop difficile, apparemment impossible.
Bien entendu il faut que la douleur ait été ambiguë, équivoque, même si son intensité a semblé insupportable, une atteinte, un bouleversement qui vous marque, vous modifie, vous transforme profondément.
Nous les redoutons toujours mais nous aimons les fortes sensations, pour pallier à la vie insipide que nous avons nous-mêmes créée pour nous protéger de la Nature et de Dieu.
Le Mal, la Mort, nous fascinent, c'est l'absolu à notre portée.
Remarquez comme les tableaux de l'Enfer que nous inventons sont plus beaux (de cette beauté révulsive que Baudelaire cherchait à définir -la beauté " convulsive " n'étant que pauvre invention littéraire-), plus crédibles que ceux du Paradis.
Nous ne savons pas représenter le Bien ; d'ailleurs une majorité d'entre nous ne sait même pas ce que le mot veut dire.
Je n'ai pas commencé à écrire ce texte dans ce but, mais je vous le dis : l'émotion, le choc, que la vision du Bien procure sont grandement supérieurs à ceux que peut procurer le Mal.
Le Bien contient Tout, et c'est pourquoi il faut, parfois, emprunter un chemin qui passe non loin du Mal pour Le rencontrer.



Lundi 25 juin 2012

J'ai toujours aimé les choses étranges. J'ai toujours été attiré par ce qui est différent, étranger, irréductible, exceptionnel. Le bizarre, le fantastique, voire même le monstrueux, me fascinent depuis que je suis tout petit.
Dans les bras de mon père, à cette époque, dans la grotte des Buttes-Chaumont, j'ai pris ce passeport pour l'Ailleurs croyant qu'Ici n'était pas pour moi.
Ok. Mais cela autorise-t-il à soixante-huit ans à basculer soudain travelo, drag-queen contemplant le monde du haut de ses cothurnes à semelles compensées, et aussi, comme un bon sénateur romain, à se revêtir sans complexe de la pourpre honorifique, folle grinçante, tourbillonnante, répandant largement autour d'elle comme une tornade les paillettes d'or et le mascara dégoulinant ?
Riant d'un rire à nettoyer les morts de leurs pourrissantes matières afin d'en libérer de beaux squelettes blancs bien propres ?
Qui s'égailleront en jolies farandoles ?
En faisant s'envoler les corbeaux croassants ?
Et se heurter les continents selon les fractures tectoniques en provoquant ici et là des éruptions volcaniques qui rendent les peuples à jamais religieux ?
Des destins plus amers existent, bien sûr, des folies moins fécondes remplissent les asiles, mais est-ce bien là ce qu'On me demande ?



Mardi 26 juin 2012

Je suis certain qu'un homme qui acquerrait la simplicité et le sérieux de mes chats pourrait se dire plus près de Dieu.
Le paradoxe, pour nous, en effet, consiste à devoir se défaire non pas de notre animalité mais plutôt à l'investir en nous délivrant des chaînes de l'intellect.
Chacun de nous est en effet comme un peuple immensément nombreux et riche qui se choisit pour maître un dictateur à l'intelligence bornée, qui, lui-même, obéit à quelque chose de bas et de méchant.
Mais nous sommes chacun un homme-monde qui contient tout, et qui, s'il doit aller quelque part, ne peut tourner qu'autour de son soleil, son Dieu !
C'est ce que font, tranquilles, inspirés, en paix avec eux-mêmes, les animaux que nous méprisons.

Mercredi 4 juillet 2012

Ma langue (dans ma bouche) est une nonne en son couvent
Qui incline le front humblement, ferme les yeux et prie
Quoi que vous en pensiez elle n'a encore jamais
Contrevenu à ses vœux (qui sont de rester en accord avec ma conscience morale).

Néanmoins dans mon enfance je me suis plusieurs fois reproché
D'avoir parlé sans réfléchir
De ne pas l'avoir tournée sept fois dans ma bouche
Comme s'il s'était agi du plus épouvantable péché
Celui qui m'attirait personnellement les foudres de Dieu.
Plus tard encore dans une totale inconscience
Ce fut de respirer dont je me crus coupable


Mais c'est bien au tout début de ma vie
Avant même que j'aie pu parler
Que se situe mon problème.



Samedi 14 juillet 2012

Le passé, le présent, et la zone intermédiaire qui se trouve entre les deux, se télescopent. Je suis désolé pour vous, monsieur Descartes, mais c'est ainsi. Comment gérer, si je me mets à votre place, le je, le moi, peu importe le nom qu'on lui donne, qui se balade dans ces eaux-là, un peu passé, un peu présent, et un peu intermédiaire, et qui fait lui-aussi l'accordéon ?
Et je ne parle pas de certains filaments reliant ces différents égos, comme, par exemple, celui, très élastique et très résistant, qui m'unit indissolublement en me retenant d'avancer, au tout jeune enfant de deux ans que je fus, lequel survit avec une incroyable énergie encore maintenant, j'en jurerais, dans les bras de mon père pourtant officiellement décédé, en présence de ma mère, disparue elle-aussi, de ma tante et de tonton Lulu qui, si je peux me permettre, ne valent pas mieux, un jour d'été (?) éternel, dans la grotte d'en-bas des Buttes-Chaumont !
Je suis face à une sorte de grand tableau remplissant totalement mon champ visuel et je m'aperçois vaguement moi-même, en partie immergé à l'avant-plan, quoique à peine, c'est loin d'être l'essentiel.
Il y a de tout, de la représentation figurative, le lieu où nous nous trouvons d'abord, cette grotte au sol creusé de rigoles où circule l'eau de la cascade, mais aussi des visions concomitantes qui correspondent certainement à mes états d'âme : un jardin d'émeraude aérien palpitant doucement, vivant, traversé de beaux reflets physiologiques, je le note, j'y reviendrai sans doute , et encore des voix, des parfums, des sensations, des idées élaborées, des questions, un crucial écho du passé récent, des sentiments, un aperçu prophétique de mon propre avenir, des symboles, etc., le tout, bien sûr, en trois dimensions, voire quatre ou cinq, ou plus encore…
C'est un état physique autant que mental, un composé global, un moment de ma vie ancienne qui s'est en quelque sorte cristallisé, figé, et dont, comme un chiromancien devant un jeu de cartes censé délivrer un sens, je dois comprendre la signification, le ou les messages, pour à la fois remonter dans le temps qui l'avait précédé et avancer dans l'avenir, c'est-à-dire dans mon présent actuel.
C'est, en quelque sorte, pesant, anachronique, dans ma propre vie, du présent passé, et non pas, comme on est habitué à le dire à cause de vous, du passé présent.



Dimanche 14 octobre 2012

C'est à l'ombre des gigantesques points d'interrogation familiers de tous, du chef-d'œuvre de Paul Gauguin " D'où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ? " que la plupart d'entre-nous se retrouvent, se reconnaissent, et se perpétuent.
Mais, personnellement, je n'en ai cure. Il me semble, à tort ou à raison, que je sais obscurément d'où je viens : un Ailleurs si extraordinaire que je m'ennuie essentiellement ici-bas...
Ce que je suis n'a aucune importance : l'ignorer ne m'empêche pas de l'être, et d'ailleurs, à la fin de ma vie, je parviens même parfois à l'apercevoir...
Et où je vais n'est pas douteux, quoique je sois informé de temps en temps par mon inconscient que je suis immortel : à la mort !
Pour moi la seule question qui se pose, implacable, obsédante, et source de tous les désespoirs, est celle-ci : POURQUOI !



Lundi 15 octobre 2012

Amertume légère et douces après-midis d'automne, la dernière saison fréquentable de l'année, font bon ménage, tandis que se dévide sur l'écran intérieur le film des amours déçues avec ses tremblés, ses répétitions, ses raccords heurtés, ses cassures aveuglantes, qui n'a jamais de fin, qui n'a pas de conclusion.





à suivre...









carnet 22

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