Lille, Roubaix, Tourcoing




C'est quelques siècles avant notre ère, dans l'empire séleucide, que les villes furent divinisées pour la première fois, et que l'iconographie s'enrichît d'une reine couronnée de remparts et de tours qui signifia tout-à-la-fois au monde stupéfait que la société était devenu sacrée comme un dieu véritable, et que les hommes qui, pourtant, sont ses géniteurs, se prosterneraient dorénavant devant elle.
J'ai adoré (plaint) ces géantes de pierre qui, aujourd'hui encore, trônent aux frontons des gares, majestés vaines et placides, esseulées comme les colosses de Thèbes, Karnak, Louksor, et qui pourraient presque faire espérer que les villes qu'elles représentent ne sont pas de mesquins repaires de malfaiteurs et de victimes -enfers gris et surpeuplés- les paradis illusoires de l'esprit dévoyé qui les enfanta.




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