Aux temps les plus reculés du monde...





Si je devais faire le récit de ma vie en commençant par ma toute première enfance, je serais tenté d'utiliser l'expression : aux temps les plus reculés du monde... tant cette époque pourtant peu lointaine s'apparente pour moi à la Préhistoire, ce temps mystérieux des Origines et du Mythe qui est lui-même un peu l'enfance de l'humanité, quand la psychè humaine, vierge de toute détermination, s'accordait sans effort avec l' infini.
Et l'Histoire aussi, l'Antiquité, le Moyen-Age, l'époque moderne, puis contemporaine, n'est pas loin de m'apparaître parfois comme des instants de ma propre existence, l'art des civilisations antiques disparues un fragment de ma sensibilité, comme si les bronzes grecs, les marbres de Rome, avaient été pris dans mon âme et que le temps, loin d'être une rupture, un éloignement : le progrès ! était plutôt une dimension unique, (qu'on appelle d'ailleurs la durée), contenant à la fois le passé, le présent, et le futur.
(Ce qui fait que Phidias n'est pas moins proche de nous que Rodin, sans doute même davantage dans la mesure où son art est plus neuf, plus candide...)
Je crois qu'être vivant c'est justement ne plus connaître de limite. Retrouver cette grâce enfantine qui nous faisait communiquer avec tout.




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