Le Ciel A Lionelle Si j'ai tant aimé voyager c'est à cause du ciel... C'est lui qui constitue la véritable Invitation au Voyage. Comme un fleuve infini, avec nos rêves et notre espérance, il nous fait traverser le monde, indifférent aux frontières, aux états, aux races, aux nations. Ici, au soir, plein du sang répandu d'une apocalypse, il est en même temps, ailleurs, le jour neuf, nacre de perle, pâleur. Tous nous cohabitons sous son dais unique. Dans sa boucle il nous enferme comme dans la Fraternité. Laissons agir sur nous la Beauté... Et tandis qu'aucun peintre au monde ne pourrait égaler ces roses, ces bleus, ces lavandes, ces jades, Que l'immense horizon balayé par le feu et l'or du couchant Invente et offre chaque soir à tous, prodigieusement, -à personne !- En une insurpassable nouvelle représentation qui est la consolation de l'âme ... enivrons-nous de Vertu ! Je ne suis pas de ceux qui, face aux cataractes de lave et d'or du couchant déversant la nacre, la moire dans les nuages, ne voient, forts d'une science héroïque qu'un hasard : la Physique, objectivement étrangère à nous, à notre insignifiance, j'invoque Dieu, incapable d'expliquer autrement tant de grandeur, tant de beauté. ...mais aussi parce que j'avais peur. [Accueil] [Des chats] [Le cavalier de l'hippocampe] [Carnets]